"Eternelle compagne"Nouvelle exposition crée par Isabelle BRAUD à la Médiathèque Intercommunale L'Apostrophe à Nantiat Du 3 Mars au 29 Avril 2021. |
|
Dans son enfance, elle voulait être exploratrice, aujourd'hui Isabelle Braud est peintre. Elle observe, sonde, visite, fouille, inventorie et parcourt de nombreux chemins.
Cette exposition présente deux des aspects de sa démarche artistique.
D'une part, nous pouvons voir un choix de carnets uniques montrés dans les vitrines. Au-delà de la logique et situés hors du temps, ces carnets ont pour rôle de capter l’imprévu et l’imprévisible. Ils deviennent des journaux de voyages intérieurs où se manifestent des humeurs, des intentions, des curiosités et encore d'autres sinuosités…
Pour cette exposition dans une médiathèque, l'artiste est partie à la rencontre de personnes qui aiment les livres et la lecture pour qu'elles lui présentent leur bibliothèque personnelle. Cette exploration intime a pris la forme d'un reportage photographique que pour la première fois, nous découvrons.
Le choix de ces œuvres mises côte à côte montre le croisement de diverses approches esthétiques et techniques qui nous amènent à se glisser dans le cheminement de l'artiste et que nous partageons aujourd'hui avec elle.
|
" Ces carnets ne sont pas des esquisses, des études, des notes ou des brouillons.
Ces carnets sont des oeuvres originales et autonomes.
Chacun d’eux développe un projet qui le rend précieux et unique.
(1 seul doublé : deux carnets identiques ont les mêmes sujets : carnet atelier 91-98 et 98-2018)
Ils ont nécessité beaucoup de temps de réalisation et certains sont créés simultanément en parallèle à d’autres créations. "
Isabelle BRAUD
LES CARNETS
Espace de liberté
Les carnets jalonnent librement et de façon autonome mon parcours artistique. Ils sont indépendants et n’ont pas de lien direct entre eux.
Chaque carnet est unique. Chaque carnet ouvre un monde.
Premiers carnets
Les premiers ne sont pas datés car je les considère hors de le chaîne du temps. Avec le temps ils ont pris une nouvelle dimension et une place autonome dans mon parcours. Les carnets récents sont maintenant datés et ils sont devenus des repères.
Enumération
Incisifs et parfois énigmatiques, ils laissent part à l’interprétation personnelle.
Pour en parler, il faut en faire une énumération ; chaque carnet apporte une pièce. Réunis, ils ne constituent pas un ensemble, mais la somme de moments de vie et de travail qui deviennent « événementiels » par le fait qu’ils sont « dessinés, inscrits, transcrits » dans un cahier. Qu’est-ce qui est plus fort qu’une trace ?
Création en adéquation avec le carnet - Interaction entre projet et objet
Après avoir fait le choix d'un papier, ce peut être du calque, les premiers carnets sont entièrement réalisés y compris la reliure. Puis j'achète des carnets tout faits que je réalise au fur et à mesure des sujets choisis. J'effectue également un choix d'outils en fonction du sujet. Il faut parfois beaucoup de temps pour choisir et utiliser un carnet que j’ai en réserve.
Réalisation
La durée de réalisation varie selon le projet. Elle peut aller de 2-3 jours à 20 années. La durée n’est pas un critère de réalisation, le carnet suit son rythme.
Commencer un carnet
Choix d’un projet qui peut découler du travail de peinture en cours (contenu ou contenant)
Réalisation
Ce projet peut évoluer en fonction des besoins et des aléas du quotidien.
La consigne est d’aller jusqu’au bout des pages.
Ensemble
C’est le temps et le nombre de carnets réalisés qui constituent un ensemble.
Les carnets illustrent ce que je veux mettre en jeu dans mon travail pictural : la meilleure réponse à un moment donné, où rien n’est définitif, tout évolue.
Que la forme soit légère ou dense, l’apparence ne montre pas l’investissement, le labeur, le temps passé pour les mener à bien jusqu’au bout. C’est avec un regard posé avec bienveillance sur le monde associé à la rigueur de la poésie que le travail plastique de la forme et la couleur est au service de l’essentiel, de l’art qui renoue avec la vie.
Isabelle Braud
Aspect et projet
- Dimensions non standard : de format vertical ou horizontal, deux carnets sont carrés.
- Nombre de pages variable mais souvent très nombreuses. L’objectif est de le remplir entièrement. Je constate que presque aucun des carnets sur « le paysage » n’est terminé.
- Les premiers carnets ont été entièrement faits à la main : calque, photocopie, collage, couture, reliure…
Les carnets de fabrication artisanale sont cousus ou à spirale, avec des couvertures originales à impressions, perles, tissu à motifs, avec des végétaux… - Les carnets de fabrication industrielle sont plus neutres avec souvent des couvertures en tissu de coton métis ou en papier, ce qui permet d’intervenir dessus et de les rendre uniques.
- Carnets et objets détournés : Livres scolaires anciens, catalogues édités et imprimés complètement repeints, livres braille, passeports périmés, albums photos, livre de factures…. Une place est spécialement accordée à un choix d’objets ayant un rapport avec mon histoire et que je me réapproprie par mon travail pictural.
- Boîte : Certains, de par leur fragilité ou de par leur caractère nécessite une boîte qui est souvent repeinte.
Cette diversité de supports permet et incite à une diversité d’approches.
La première condition est de trouver un carnet qui correspond au thème développé. Je puise dans une réserve de carnets glanés un peu partout au fur et à mesure du temps.
Quelques-uns m’ont été offerts en cadeau.
Il arrive parfois que c’est le carnet, ses matériaux, l’endroit d’où il vient… qui va initier et conduire le thème et les outils utilisés.
« La valise noire » trouvée vide en arrivant dans la maison en 2000 est un exemple particulier puisque l’ensemble a été conçu par rapport à ce contenant.